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Mille ans d’existence pour la maison de Savoie, une petite centaine pour les rois d’Italie.

Rassurez-vous, mes chers lecteurs, je ne vous conterai pas, tant que la Maurienne m’accueillera dans ses colonnes, toute l’histoire de la Maison de Savoie depuis Humbert aux Blanches mains (Umberto Biancamano pour les Italiens) jusqu’au dernier souverain d’Italie, Humbert II. Pour cela, j’aurais dû m’y prendre plus tôt !

Je me livre un petit aparté pour cet Humbert, le fondateur de la dynastie : on ne connaît que peu de choses de lui, sauf son mausolée d’albâtre sous le porche de la cathédrale de Saint-Jean, encore que… J’ai souvenance qu’un de mes confrères journalistes a mis en doute le contenu de ce tombeau. Les historiens italiens aimeraient en savoir plus sur lui, mais nous ne sommes certains, ni de ses origines, nobles ou roturières, ni de ses faits et gestes. Les interprétations ont varié au fil du temps, en fonction des alliances politiques. Quant aux « blanches mains », ce mystérieux ancêtre devait-il ce qualificatif élogieux à son intégrité, ou était-il tout bonnement frappé de la maladie de Raynaud ? (pardon, je n’ai pas pu résister !).

Ce sera plus simple avec les rois d’Italie que je vais maintenant présenter. Il s’agit de membres de la lignée Savoie-Carignan, branche cadette apparue au XVIIe siècle, en concurrence actuellement dans l’ordre de succession, avec les Savoie-Aoste, mais nous y reviendrons.

Depuis 1720, les Savoie règnent sur la Sardaigne jusqu’à Victor Emmanuel II, qui, en 1861, à la suite du Risorgimento, animé par Giuseppe Mazzini d’une part, de Cavour et Garibaldi d’autre part, devint le premier roi d’Italie. Son règne s’achèvera en 1878. Humbert I lui succédera, jusqu’en 1900 (assassiné par Gaetano Bresci). Ensuite ce sera Victor Emmanuel III jusqu’en 1946, contraint à l’abdication en 1946 en faveur de son fils Humbert II en raison de son comportement sous le régime mussolinien. Humbert II qui lui succède le 9 mai 1946, part pour le Portugal le 13 juin de la même année alors que la proclamation de la république italienne intervient le 10 juin 1946.

Depuis cette date, les membres de la Maison de Savoie, à défaut de souverain, disposent d’un chef de la maison royale. Ce sera Humbert II jusqu’en 1982, date de sa mort, puis Victor Emmanuel de Savoie jusqu’en 2024, contesté en 2006 par Amédée de Savoie Aoste puis depuis 2021 par Aymon de Savoie-Aoste pour des raisons sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir plus précisément. Depuis cette année, le chef de la maison royale est incarné par Emmanuel Philibert de Savoie, fils de Victor Emmanuel de Savoie, décédé en 2024. Il est marié à l’actrice française Clotilde Courau, union considérée comme morganatique par le représentant de la branche rivale d’Aoste, Aymon de Savoie Aoste qui lui dispute toujours ce titre.

Plus j’explore les méandres de la famille de ces Savoyards italiens, piémontais ou sardes, plus j’y découvre des personnages remarquables à divers égards. Les colonnes du journal n’étant pas extensibles et, me devant de partager l’espace avec mes confrères, je pense faire déborder ces chroniques dans le blog d’Albiez-le-Jeune dont vous trouverez les coordonnées en fin d’article. En effet, je dois encore écrire sur Albiez, Jarrier et surtout Saint-Jean. J’invite les lecteurs désireux de partager mes souvenirs à s’y rendre.

 

Jean-Michel Reynaud